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Politique & Société

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Ganesh Joli-Coeur

12/05/21 (15:14)

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Arnold Schwartzenprout a écrit :

Tu veux dire que la justice est trop laxiste par manque de moyens ou par volonté ? (genre des gardés à vue sont relâchés parce que personne au niveau de la justice n'a statué sur son cas dans les délais impartis ?)

J'avais mal compris l'une de tes phrases parce que c'est pas très clair, mais c'était peut-être fait exprès pour renvoyer la faute à la justice. Mais si c'est un problème de moyens, il faut y voir une volonté politique d'affaiblir la justice, comme il y a une volonté politique d'affaiblir les hôpitaux publics en réduisant toujours plus les budgets, on en revient souvent au même à mon sens. [:D]

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Ganesh 1,5 degré McGROgor, poids relou de #bavardage_et_divers du discord de Kraland Interactif
Jean-Pau' II [VV]

Un[*b]curieux

12/05/21 (16:07)

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Ganesh Blackheart a écrit :

Les flics sont notoirement mécontents quand on relâche des gens par exemple parce que la justice se rend compte que toute l'enquête est salopée par des faux en écriture trop visibles de la part des flics. Les flics salopent les enquêtes d'une part parce qu'ils sont massivement racistes et que ça leur sert de défouloir (genre pouf tu fais de la provoc sur des personnes pas trop blanches, tu les insultes, elles te répondent, tu les interpelle, et quelle que soit la manière de réagir en face qui soit pas "se laisser tabasser sans rien faire", tu te prends un outrage et rebellion). C'est tellement un fait banal que les flics ont fait exactement ça dans l'affaire du studio d'enregistrement il y a un mois, sauf que pas de chance, c'était filmé.

Fassin souligne d'ailleurs qu'après une semaine d'intégration dans une équipe de la bac, les agents en avaient tellement plus rien à foutre qu'ils faisaient ça ouvertement et devant lui. Bref.

Il n'y a jamais de limite. Si tu demandes à un syndicat de police la juste sanction pour avoir tapé sur un flic, la réponse sera uniquement qu'il faudrait abattre le type et le torturer avant.

Puisqu'il a été question de répression de la drogue, je vais me permettre d'insister : il n'y a aucune incidence positive au fait que quoi que ce soit, en rapport avec la drogue, soit confié à des policiers. Déjà, la dépénalisation de certains produits a des conséquences tout à fait positive (et dans ce cas, on se passe des flics). Ensuite, puisqu'Arnold souligne que la consommation existe aussi dans les beaux quartiers, c'est le moment de le dire : les politiques répressives sur les stupéfiants sont systématiquement discriminatoires sur ce critère-là. Les jeunes blanc.he.s riches qui se font des rails de coke en soirée ne sont jamais inquiété.e.s par des flics, alors qu'on envoie au tribunal des jeunes qui vont payer leurs 3g de cannabis en jours amendes. Aux USA, le caractère raciste des lois de pénalisation des drogues est étudié à part entière (cf refs ici ou , mais cela procède du même mouvement. Dans son enquête anthropologique, Fassin souligne qu'en face de personnes blanches qui fument des stupéfiants, les flics rigolent, donnent des conseils ("ne fumez pas trop, ne prenez pas le volant"), alors qu'en face de personnes non-blanches c'est interpellation immédiatement.

À côté de ça, le modèle répressif pour la drogue ne permet pas d'endiguer les réseaux, n'a pas d'impact notable sur la consommation moyenne dans la population, prive les personnes dépendantes d'un accès au soin ou de recours en cas d'escroqueries ou d'empoisonnement, et rend plus difficile leur retour à une vie normale. Le pays modèle sur ces questions aujourd'hui en terme de résultats, c'est le Portugal qui, en dépénalisant la consommation, et en confiant les personnes victimes de dépendance à des travailleurs/euses sociaux et des professionnel.le.s de santé, a divisé son nombre de consommateurs/trices par deux depuis 2001. C'est fou ce qu'on peut faire quand on réduit le périmètre d'action des flics, quand même.

Irrapture

12/05/21 (18:36)

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Ce message est provisoirement caché pour examen par la modération.

Cocytus Angelopoulos

12/05/21 (19:18)

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Citoyen

Kraland

Domicile : Krakov

Irrapture a écrit :

Ah, mais tu peux expliciter hein, on attend tous les résultats de l'enquête avec impatience. Allez on t'écoute.

Arnold Schwartzenprout

12/05/21 (19:23)

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Ganesh Blackheart a écrit :

> Arnold Schwartzenprout a écrit :
>
> Tu veux dire que la justice est trop laxiste par manque de moyens ou par volonté ? (genre des
> gardés à vue sont relâchés parce que personne au niveau de la justice n'a statué sur son cas
> dans les délais impartis ?)

Les deux à vrai dire, mais surtout par manque de moyens.
Par manque de moyens. Les délais sont longs, voire très longs, deux à trois ans pour les mineurs, et mine de rien, en 2017, les mineurs étaient impliqués dans 9,5% des affaires pénales, et étaient responsables de 29% de ces violences gratuites, qui peuvent aller jusqu’à la mort.
La France dépense deux fois moins par habitant pour sa Justice que l'Allemagne par exemple, et en dessous de la moyenne européenne (en fait on est dans les derniers). Et la réforme de Dupont-Moretti, même si elle est un progrès, et loin, très loin de ce qui est nécessaire pour avoir une Justice digne de ce nom en France. (CLIC)
Et en effet, tu as pendant ce temps le délai de prescription qui peut venir annuler une procédure.

Et pour en revenir à notre discussion initiale, c'est bien ce manque de moyens dont parlent les policiers. Clairement, les différents discours entendus ces derniers jours de la part des syndicats policiers allaient dans ce sens.
Ils ont aussi demandé moins de laxisme, en demandant des peines incompressibles, automatiques, et sans aménagement de peine, en reprochant aux peines plancher d'être laissées à l'appréciation des magistrats et très peu utilisées.
Personnellement, je ne porte pas de jugement sur ces demandes, je ne suis pas assez "immergé" dans ce milieu pour pouvoir émettre un avis quelconque. Mon opinion globale c'est que la prison ne règle pas les problèmes et peut même aggraver la délinquance (mais ce n'est que mon avis), et finalement je suis plus pour les mesures éducatives (naïvement peut-être).

> Mais si c'est un problème de moyens, il faut y voir une volonté politique d'affaiblir la justice, comme il y a une volonté politique d'affaiblir
> les hôpitaux publics en réduisant toujours plus les budgets, on en revient souvent au même
> à mon sens. [:D]

Ben je ne sais pas si c'est un réel calcul, une réelle stratégie politique ou pas, mais c'est en effet un problème que seuls les politiques peuvent résoudre. Ce n'est pas nouveau, la ministre Rachida Dati (qui était magistrat également) avait supprimé énormément de juridictions et de tribunaux en 2007. C'était l'hécatombe cette année là.
En tout cas la Justice n'a pas échappé à la paupérisation des missions régaliennes, comme en effet l'hôpital public.

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Le Benjamin Malaussène de KI. [:)]

Compte détruit

12/05/21 (19:39)

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Arnold Schwartzenprout a écrit :

je suis plus pour les mesures éducatives


Tu estimes donc que la répression via la force et la mise au ban de la société n'est pas une solution à la criminalité?
Quelles seraient des "mesures éducatives" que tu envisagerais?
Des mesures de prévention (Si oui, lesquelles), ou des mesures de réinsertion (Si oui, lesquelles)?

Arnold Schwartzenprout

12/05/21 (21:10)

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Liz Euse a écrit :

> Tu estimes donc que la répression via la force et la mise au ban de la société n'est pas une
> solution à la criminalité?

La répression n'est pour moi qu'une étape, là où d'ailleurs la prévention a échoué.
Mon postulat de départ, c'est que malgré tous les efforts possibles inimaginables, la délinquance ne disparaitra pas. Faire disparaitre la délinquance est pour moi tout autant irréaliste que faire disparaitre les inégalités sociales : pour moi, ça relève de l'utopie. Attention, je ne dis pas qu'on ne peut pas la limiter, juste qu'on ne la fera jamais disparaitre pour tout un tas de raisons.
A partir de ce postulat, il y aura donc toujours besoin de faire de la répression, de devoir intervenir pour faire stopper les actions illégales.

Concernant la mise au ban, je suis dans une pensée assez proche de celle de Christiane Taubira et suis plus pour des mesures alternatives, sauf s'il est impérieux d'isoler les personnes de la société.
Et je pense aussi, qu'une condamnation doit pouvoir permettre de se reconstruire un avenir. En gros, je pense qu'il faut profiter d'une condamnation, avec ou sans emprisonnement, pour former, intégrer, faire-réapprendre la notion de vie en société aux condamnés. Un emprisonnement ne sert à rien s'il n'est pas un moment pour préparer sa sortie vers une perspective meilleure. La condamnation, pour moi, doit surtout permettre cette contrainte : préparer un nouvel avenir.

Aujourd'hui la prison c'est quoi sinon l'antichambre d'une criminalité encore plus forte ? Tu ressors de prison pire que lorsque tu y es rentré. C'est ça le terrible constat : on n'a rien fait pour le condamné sinon l'isoler et potentiellement le rendre plus dangereux.


> Quelles seraient des "mesures éducatives" que tu envisagerais?
> Des mesures de prévention (Si oui, lesquelles), ou des mesures de réinsertion (Si oui, lesquelles)?

Je parlais donc uniquement de mesures éducatives à partir du moment où l'on est condamné, pas de mesures préventives. Ce n'est pas que je ne veux pas en discuter, mais on part du principe ou la prévention a échoué.
Du coup j'y ai sommairement répondu au dessus, mais en résumé je pense qu'il faut faire d'une condamnation une opportunité pour changer positivement de trajectoire grâce à la formation professionnelle et l'éducation sociale principalement.

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Un[*b]curieux

13/05/21 (11:17)

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Arnold Schwartzenprout a écrit :

> Aujourd'hui la prison c'est quoi sinon l'antichambre d'une criminalité encore plus forte ?

C'est donc ça, « écouter la parole des flics » ? Dire le contraire de ce que leurs syndicats affirment en permanence ? En attendant, sur ce point, je suis entièrement d'accord avec toi.

Arnold Schwartzenprout

13/05/21 (21:05)

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nombre messages : 7832

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Un[*b]curieux a écrit :

> C'est donc ça, « écouter la parole des flics » ? Dire le contraire de ce que leurs syndicats
> affirment en permanence ? En attendant, sur ce point, je suis entièrement d'accord avec toi.

Ca s'arrose dis donc. Par contre oui, écouter la parole des flics est aussi important qu'écouter la parole d'autres personnes, ce qui ne signifie pas donner raison à celui qui parle.

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[ce message a été édité par Arnold Schwartzenprout le 13/05 à 21:05]

Un[*b]curieux

03/06/21 (23:35)

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Mediapart publie un article (#abo) sur un commissaire qui a détourné de l'argent public pour ses avantages.

C'est pas si étonnant qu'il y ait des pourris, c'est pas tellement ce qui est intéressant ici.

Par contre : pourquoi est-ce que c'est traité en interne et par l'IGPN ? Est-ce qu'il n'y a pas des cours de justice qui peuvent s'en occuper comme pour des justiciables normaux ?

Pourquoi est-ce que le ministère a la main sur les éventuelles sanctions et n'a jamais rien fait ?

Donc, petit rappel : quand on vous parle de voyoux, imaginez-les en uniforme.

[ce message a été édité par Un[*b]curieux le 05/06 à 16:35]

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