Edit : Je l'ai vu. Je ne l'ai pas trouvé très agréable à regarder, mais je pense que c'est fait exprès (et je ne dirais pas que ce film est mauvais). Je suis sorti très perplexe à cause d'un troll que je n'ai compris qu'une fois dans la rue.
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Le titre : il n'y a eu que deux meurtres au début du film donc on attend que le troisième arrive (et on se demande qui va mourir). Ce titre considère la peine de mort comme un meurtre.
[ce message a été édité par Massimo Bill le 15/04 à 14:28]
Au fait ce n'est pas un film que j'ai vu en salle (d'ailleurs il n'y a apparemment pas eu de sortie en salle en France) mais je viens de voir À la poursuite de Ricky Baker (Hunt for the Wilderpeople) un film néo-zélandais de 2016 de Taika Waititi. Un orphelin est adopté par des gens puis, suite à un concours de circonstances, se retrouve à jouer les rambo dans la cambrousse avec son oncle adoptif.
J'ai plutôt bien aimé, esthétiquement c'est sympa et ça se laisse bien regarder. Bien sûr l'histoire est simplissime, mais ce n'est pas le problème. Les références ne m'ont pas posé de problèmes car les références, les parodies, les réappropriations hors contexte font partie de cette culture (il suffit de voir le site où on est). Mais le potentiel gâché de ce film est tout simplement colossal.
C'est bien simple : comme quasiment tous les films utilisant le jeu vidéo, celui-ci n'exploite presque aucune possibilité offerte par ce médium. J'aurais accepté le scénario simpliste si l'univers avait été utilisé pour en faire quelque chose d'original. Le seul moment où le potentiel du jeu vidéo est vraiment exploité c'est
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quand les gentils piratent la console du méchant dont j'ai oublié le nom et lui font croire qu'il est revenu dans la réalité alors qu'il est toujours dans le jeu
Mais cette scène dure deux minutes et rien n'est fait avec cette idée. Dans le domaine du rapport entre monde réel et monde virtuel, Matrix a déjà fait beaucoup mieux. De même la critique rapide du modèle économique du pay to win et de l'omniprésence de la pub est à peine effleuré : c'est mal parce que ça fait gagner de l'argent aux vilaines corporations. Ah ok.
Il y avait des dizaines de directions différentes vers lesquelles s'orienter mais aucune n'est empruntée et on se retrouve avec un film qui reste extrêmement classique de bout en bout. Par exemple, les personnages pourraient être chacun aux quatre coins du monde, ne pouvant pas se connecter ensemble à cause du décalage horaire et jouer là-dessus. Mais non, ils habitent tous à 10km les uns des autres. Et au final on se retrouve avec le schéma classique très années 80 et très spielbergien : le groupe de gosses contre la méchante corporation. Et le jeu vidéo n'apporte rien à ça vu que finalement
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l'intrigue se résoud dans le monde réel à coups de poings dans la tronche comme dans n'importe quel autre film. Le jeu vidéo ne sert à rien dans ce contexte.
De même, le personnage du créateur, qui devrait normalement être central, reste très superficiel alors qu'il pourrait être profond et attachant. On nous dit qu'il adorait la pop culture et que c'est pour ça qu'il en a truffé son jeu mais on ne nous montre jamais pourquoi c'était si important pour lui et en quoi ça a façonné sa vie (ah si, il jouait à l'Atari 2600 quand il était gosse). Au final on ne saura jamais pourquoi il a développé ce jeu qui aura fait de lui l'homme le plus riche du monde. On aura juste le droit au cliché du geek puceau et mal coiffé.
Et puis cette morale... Je veux bien que Spielberg soit vieux, mais c'est tout simplement honteux de nous sortir un énième procès en illégitimité du jeu vidéo en 2018. Parce que la morale c'est ça : le jeu vidéo n'est rien, ce que tu vis dans un jeu vidéo n'est rien, alors sors de chez toi. Et c'est tout simplement ridicule de mettre ce discours dans la bouche d'un personnage qui a vécu toute sa vie par et pour le jeu vidéo.
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Et le plan final est encore plus abusé : le héros a tiré sa crampe, le jeu vidéo peut fermer. Au moins s'il avait fini avec Aesh, ça aurait été plus sympa et un peu plus original que d'habitude.
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Oh, you shot yourself in the jaw. That's so Robespierre !
Par exemple, les personnages pourraient être chacun aux quatre coins du monde, ne pouvant pas se connecter ensemble à cause du décalage horaire et jouer là-dessus. Mais non, ils habitent tous à 10km les uns des autres.
Geographic Flexibility: All the characters seem to live in the same place, unless real-life travel is super easy. IOI even has its headquarters and detention center in the same place, though it's implied that they have detention centers across the globe.
On va dire que c'est pour pas perdre du temps en logistique.
Edit : Turbo Kid ça a l'air cool.
[ce message a été édité par Massimo Bill le 24/04 à 19:44]
Geographic Flexibility: All the characters seem to live in the same place, unless real-life > travel is super easy. IOI even has its headquarters and detention center in the same place, > though it's implied that they have detention centers across the globe.
Oui ben justement, donc le monde virtuel ne sert à rien vu que toute l'intrigue se dénoue dans le monde réel.
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Oh, you shot yourself in the jaw. That's so Robespierre !