Daska a écrit :>
2025-04-01, ce n'est pas un poisson d'avril :
le
> gouvernement Trump déporte illégalement "par erreur" un homme innocent au Salvador > et proclame ensuite qu'il n'a aucun moyen de le rapatrier.
Cette histoire en particulier n'en finit par de rebondir. C'est assez dingue la liste des arguments déployés par l'administration Trump pour tenter de ne pas perdre la face. Ces actions sont un scandale supplémentaire à part entière.
Vous pouvez trouver des infos assez détaillées sur
cette page wiki, mais pour résumer :
- Trump expédie Abrego Garcia au Salvador le 15 mars. Abrego Garcia bénéficiait d'un statut proche d'un statut de réfugié. ICE dit "ne pas l'avoir vu".
- Le 24 mars, devant une cour, le gouvernement Trump reconnait une erreur et dit qu'en fait ICE connaissait son statut particulier.
- mais juste après, la maison blanche semble décider que c'est mieux de le maintenir en prison pour montrer l'autorité du président et satisfaire son électorat. Dans des conférences de presse, ils affirment qu'Abrego Garcia est membre d'un gang, sans preuve.
- au cours du procès, le gouvernement Trump explique ne pas avoir l'autorité pour le faire, puisque le mec est au Salvador (pour rappel, les US payent le Salvador pour garder des gens en prison).
- le 4 avril, le gouvernement US est condamné à rapatrier Abrego Garcia. L'idée que le gouvernement n'a pas d'autorité est balayée par la juge qui dit en gros "si c'est vraiment votre argument vous allez avoir un bien plus gros problème".
- un avocat du ministère de la justice qui expliquait qu'il n'avait pas grand chose à répondre aux juges faute d'informations de sa hiérarchie. Il se fait licencier dans la foulée par Pam Bondy, ministre de la justice.
- le 5 avril, la maison blanche fait appel de la décision. L'appel est rejeté à l'unanimité par 3 juges le 7 avril.
- le 7 avril, la maison blanche fait appel devant la cour suprême. La cour suprême répond le 10 avril à l'unanimité qu'il y a un devoir impératif et urgent à faciliter le retour d'Abrego Garcia. Trump raconte qu'il a gagné. Un poil d'explication : la décision initiale exigeait que la maison blanche facilite et exécute le retour d'Abrego Garcia. La cour suprême a dit ok pour "faciliter" mais a nié la partie "exécuter", disant que ce n'est pas forcément possible.
- À partir du 11 avril, l'ordre de "faciliter" le retour d'Abrego Garcia est donc définitivement entériné. La juge ordonne de suivre les étapes prises par l'administration Trump pour le rapatriement, et d'avoir une mise à jour le jour même pour répondre à ses questions : "où est Abrego Garcia ?" "Qu'à fait le gvt pour le faire sortir ?" "que compte-t-il faire ensuite ?". L'administration demande une extension du délai à la semaine prochaine, la juge leur accorde deux heures de plus.
- Avec 2 heures de marge, le gouvernement répond qu'il n'est "pas pratique" de répondre aux questions de la juge. Pendant l'audience, le représentant de l'administration répond qu'il ne sait pas si quelque chose a été fait pour faire revenir Abrego Garcia. La juge demande une mise à jour quotidienne à partir de ce jour.
- Le gouvernement rend sa copie du 12 avril avec du retard (10 minutes). Pour dire qu'Abrego Garcia est vivant, en confinement dans une prison antiterroriste. Ils ne répondent pas aux autres questions.
- le 13 avril, la maison blanche annonce qu'il n'y a rien de nouveau. Pendant l'audience, ils redisent que désormais l'appartenance de Abrego Garcia au gang MS-13 interdit de le faire revenir. Toujours pas de preuve de ça.
- En parallèle, l'administration fait savoir que par "faciliter le retour" ils ont compris qu'ils devaient lever les obstacles domestiques au retour d'Abrego Garcia et qu'ils ont fait le nécessaire en s'assurant qu'il ne soit pas refoulé à la frontière s'il y arrive. Et que par contre il est impossible pour un juge d'intervenir dans les relations diplomatiques avec un pays étranger, donc c'est mort ils feront rien. Le 14 avril ils confirment qu'il n'y a plus rien de nouveau.
- en réponse, le 15 avril, la juge explique qu'elle va monter d'un cran et rendre responsable pénalement les membres du gouvernement. À ce moment, le gouvernement a tenté d'introduire des délais en invoquant en particulier le secret d'état. Ceci aura pour effet de retarder les audiences jusqu'à mi-mai.
- Dans l'intervalle, le 16 avril, la cour d'appel confirme que le gouvernement a le devoir de faire un peu plus que ça. La décision de la cour d'appel est assez brutale.
- Le 16 mai, le secrétaire d'état Marco Rubio déclare qu'expliquer où ils en sont sur le dossier Abrego Garcia compromettrait les intérêts supérieurs du pays.
- Le 6 juin, Abrego Garcia est finalement rapatrié, et immédiatement mis en accusation pour des faits de trafic d'êtres humains.
- Au passage, cette accusation est beaucoup basée sur le témoignage d'un type qui avait été condamné pour ça, et a obtenu une libération et un permis de séjour pour sa coopération avec le gouvernement US.
- le 22 juin, une nouvelle décision exige la libération d'Abrego Garcia faute d'élément justifiant sa détention. Le ministère de la justice fait appel de cette décision.
- le 26 juin, changement de direction : finalement la juge demande de garder Abrego Garcia en prison, pour le protéger d'un nouvel enlèvement par les flics d'ICE.
- aujourd'hui 27 juin, le ministère de la justice vient d'affirmer que c'était ok, qu'ils n'allaient pas l'enlever, puisqu'il doit être jugé (mais bon pas vraiment de moyen de s'assurer de ça).