La police, avec la policeCertains gendarmes se sont parfois tournés vers Amir lorsqu’ils avaient perdu quelque chose en riant :
« Rends le moi, ça ne peut être que toi, il n’y a pas d’autre Arabe. »
Mais quelques fois, cet adjudant leur ramène des plats avec de la viande et « certifie que c’est hallal ». « On n’avait rien demandé, mais on trouvait ça sympa », se souvient Amir. Sauf qu’une fois à Calais, Ilyès demande au livreur qui vient les servir en mission quelle est la barquette avec la viande hallal, celui-ci lui aurait répondu qu’il n’y en avait pas et qu’on ne l’avait « pas prévenu ». Une autre fois, toujours en mission dans le Nord, Amir et Ilyès sont tombés sur une salade de porc en ouvrant la barquette. « On a demandé à l’adjudant s’il se foutait de notre gueule », rembobine Amir.
En plus de ne pas s’entendre avec ses collègues, Amir a un problème avec son chef, le commandant S. Ce dernier ne fait que de lui donner des notes annuelles « pas terribles ». En conséquence, il ne bénéficie pas de primes aux résultats, contrairement à ses collègues de l’escadron. Le gendarme fait pourtant partie à l’époque « des meilleurs éléments du peloton » selon deux de ses supérieurs, une lieutenante et un major, dans un rapport consulté par StreetPress. Le duo n’aurait « pas ménagé » leurs efforts pour convaincre le commandant S., qui s’oppose « systématiquement » à toute augmentation de points envers Amir.
Dans le même temps, le commandant S. a été visé par une procédure disciplinaire après ce déplacement guyanais, où il a comparé dans la gazette des pandores les habitants locaux à des singes. Mediapart a pourtant révélé qu’il avait été décoré d’une médaille d’honneur par le ministère des affaires étrangères
Devant lui, les militaires tiennent des propos antisémites, font des saluts nazis. Ils passent aussi des vidéos d’égorgements en Tchétchénie. « Et après, on veut intégrer ce genre de personnes au GIGN », auraient-ils lancé. Amir s’interroge :
« Est-ce que ça fait partie des tests, ou est-ce qu’ils veulent vraiment dire ça ? »
Ce n’est en réalité pas qu’un bruit de couloir. À Maisons-Alfort, on fantasme bien sûr une potentielle radicalisation du gendarme. Sa hiérarchie a lancé des investigations contre Amir et Ilyès après qu’ils se soient plaints de l’épisode des menus faussement hallal. Preuve de leur hantise, la hiérarchie va jusqu’à informer le bureau de la lutte anti-terroriste, qui dépend directement de la direction de la gendarmerie, et un référent radicalisation.
Bon j'arrête là, il en manque, c'est juste un sommet de merde.
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The seagull / wonder if she is sad / left alone without being touched / by the blue of the sky / or the blue of the sea.