K a écrit :> Mais est-ce que ce haut taux de pourcentage de réussite est dû à une élevation du niveau de
> compétences ou à un "entraînement" ?
Je ne comprends pas la distinction que tu fais entre les deux. Faire du raisonnement sur des structures algébriques, par exemple, c'est une compétence ou de l'entrainement ? Pour moi, c'est les deux, exactement autant que savoir calculer l'aire d'un carré (il y a une différence de difficulté entre les deux, pas qualitative).
> Mais combien de ces élèves seront capables de déterminer le nombre de pots de peinture dont
> ils ont besoin pour repeindre leur chambre?
Alors déjà sans doute une proportion non négligeable, certainement supérieure à un groupe témoin dans lequel tu n'aurais pas du tout enseigné le calcul de la surface d'un carré.
Ici ce que je constate, c'est la fuite en avant des objectifs : en fait il serait super simple d'enseigner comment calculer la surface des murs d'une chambre si c'était l'objectif, mais non : en fait tu voudrais qu'on enseigne A et que les élèves devinent tout seul comment passer de A à B (B utilisant vaguement A). Dans mon expérience, je dirais qu'il y a une grande variation entre les élèves sur cette capacité, mais il n'y a vraiment aucune mesure neutre de ça. Pour illustrer, dis-toi que dans une des meilleures prépas de France, il y a environ 1 élève tous les 2 ans dont on dit qu'il a une assez bonne compréhension des concepts pour les réutiliser dans d'autres contextes).
> Je suis personnellement très dubitatif sur l'efficacité du système éducatif sur l'amélioration
> des compétences (je considère que c'est majoritairement de la répétition bête et méchante,
> et que la
compréhension est souvent optionnelle).
Ça ne change rien. Les gens comprennent mieux après avoir fait de la répétition bête et méchante (la manipulation aide à comprendre). D'autre part beaucoup de compétences attendues sont de l'ordre de la répétition bête et méchante (genre la fixette que se font les bourgeois sur l'orthographe). Également, on pourrait souligner que la distinction entre compréhension et répétition n'est pas claire du tout, et traduit surtout un réflexe de supériorité pour la personne qui l'emploie.
Mais dans tous les cas, même en supposant que l'apprentissage par cœur n'apporte pas grand chose, je rappelle que la situation antérieure, c'est que PLEIN de gens n'ont pas le bac, se retrouvent à taffer à 18 ans. Alors certes là ils vont acquérir des compétences professionnelles un peu plus tôt, mais pas plus. Je ne crois pas d'ailleurs que ce soit la vocation de l'EN de favoriser ces compétences en particulier (et c'est pourtant ça que souligne xkcd). Tu aurais pu citer
celui-ci plutôt, qui fait un constat plus intéressant sur l'écart entre notre perception du niveau (et de ce qui l'influence) et ce qui l'influence réellement. Et par ailleurs, sérieusement les enfants : ne faites pas du perl, préservez-vous.
[ce message a été édité par Un
curieux le 11/07 à 13:06]