Naiá Jacimirim ici — et je parle en mon nom propre, sans prétendre représenter tout le Paradigme.
Merci pour ce retour riche. Beaucoup de vos conclusions résonnent avec ce que nous vivons : la multiplicité des êtres dans toute la biodiversité naturelle, la fluctuation des états, la recherche qui ne cesse jamais.
Sur vos questions :La Nature est un tout. Elle était là avant ce que vous appelez « Bonheur » et elle sera là après. Le bonheur n’est qu’un des moments possibles de la Nature, au même titre que le repos, la croissance, la mue, la chute et le recommencement. La sensation de Bonheur accompagnant parfois les mutations nécessaires aux phases de la vie.
La Nature “ressent”-elle ? Pas à la manière humaine. Elle pulse, elle se transforme. Nous, en participant à ses cycles, éprouvons des états que nous nommons joie, paix, extase, intensité — parfois bonheur.
Le bonheur fluctue. Ici, on le comprend comme une crête dans un cycle plus vaste : il monte, passe, redescend. L’important est l’alliance avec le cycle, pas la capture de la crête.
Sur un plan plus personnel : je viens de me marier. Si ce qui s’appelle « bonheur » consiste en ces moments d’intimité que je vis actuellement, je peux dire que le bonheur est un nirvana suprême. Participer au Grand Cycle de la Vie — s’unir, semer, prendre soin — est, pour moi, le moment de bonheur le plus puissant de tous.
Pour votre venue au Paradigme :Je vous accueillerai volontiers et je vous mettrai en relation avec celles et ceux qui souhaitent participer. Je ne parle pas au nom des autorités, mais je peux ouvrir les portes de ma maison ainsi que celles des cercles où l’on expérimente et où l’on témoigne.
Formalités. De mon côté, pas de visa à demander. D'ailleurs quand je vous parle de portes, dans ma maison partagée il n'y a pas de portes physique, car ma maison est la Nature et tout le monde en fait partie. Pour le reste, chaque communauté a chacune ses propres usages, préserver la biodiversité dans toute sa richesse est chez nous une priorité de tous les instants et c'est pourquoi chacun se respecte; je vous orienterai au besoin vers d'autres interlocuteurs et d'autres sensibilités.
Cadeau / suggestion fenouil. Venez comme vous êtes. Si le fenouil fait partie de votre rituel, il trouvera sa place dans la cuisine commune. Personnellement j'adore les cadeaux de la Nature venus d'autres terres.
Cadre de travail proposé. Immersion (jardin, atelier) pour observer les cycles courts : semis, compost, récolte. Vous serez invité à semer et récolter nos fleurs afin d'essayer de vous rapprocher de quelque uns de nos moments de bonheur.
Entretiens guidés sur les vécus de joie et d’épreuve, avec consentement éclairé. Ce n'est clairement pas mon endroit préféré, je préfère nettement le cadre d'un jardin fleuri ou d'une forêt, mais pour plus de commodité et de proximité avec d'autres sensibilités, on fera cela dans nos tavernes.
Ateliers sensoriels (silence, marche, écoute) pour examiner le lien entre états du corps et états de l’esprit. Là oui, je vais vous emmener dans la forêt profonde là où bat le coeur de Kryland, notre Conscience Universelle.
Restitution publique et contradictoire, afin que vos hypothèses rencontrent aussi des vécus qui ne sont pas les miens.
Enfin, au sujet de vos notes sur l’Empire : reconnaître la diversité des personnes et la non‑permanence des états me paraît juste. Ici, nous disons simplement : les cycles soignent mieux que les slogans.
Quand vous serez prêt, dites‑moi vos dates ; je vous indiquerai un premier lieu de rendez‑vous simple — sous les grands arbres, près des jardins fleuris.
À bientôt,
Naiá
j'ai parlé
___
Souffle de Kryland,
écailles de Mboï Nhamandú.
[ce message a été édité par Naiá Jacimirim le 10/11 à 12:46]