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Kalten

05/06/19 (08:10)

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nombre messages : 794

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J'ai l'impression de voir depuis quelques jours, plein de gens défendre une version médiévale de Sharknado. Une version bâclée.

C'est bien les nanars, c'est marrant, ça permet de faire abstraction de la cohérence et de la logique pour créer des scènes un peu débiles, ou de surjouer les clichés. C'est un peu le même principe qu'un clown, mais avec plus de budget et à peu près la même quantité de maquillage. Mais, et tout le monde s'accordera au moins sur ça, à défaut du reste, ça va vite devenir malsain si chaque histoire se termine par un clown.

Du coup, les incohérences tout ça, ça peut être rigolo, de surjouer la caractéristique d'un personnage unidimensionnel. Steven Seagal par exemple qui dans ses films tire une bonne centaine de balles sans recharger avec son magnum (ou juste une vingtaine avec son six coups, on garde le sens des proportions hein !), c'est sympa ça créé des scènes absurdes mais agréables à voir, pour certains. Moi perso j'aime bien. Par contre, lorsqu'on commence à essayer de justifier le fait que Steven Seagal il met la misère à n'importe quel scientifique qui essaye de lui expliquer qu'il peut pas créer la matière, faut pas trop espérer garder une once de crédibilité après ça. Non parce que là, de ce que j'ai lu un peu ici, y'en a qui pensent que Steven Seagal recharge à chaque fois que la caméra fait un changement d'angle, sans ralentir sa cadence de tir et paraitrait-il même qu'il fait caca à ce moment là aussi pour ne pas alourdir le scénario.

Alors du coup, oui, j'aime bien Steven Seagal, mais si vous le faites débarquer dans La vie est belle, y'a de grandes chances que ça cause de la surprise, mais je suis pas sûr que le voir zigouiller du SS à la Indiana tienne du génie scénaristique. Après on peut toujours justifier que vu qu'il est connu en tant que héros, c'est logique qu'il ait pu se glisser dans le dos d'Hitler, mais bon.

En bref non je mens, je fais jamais bref, maintenant que j'ai fini de professer mon amour de Steven Seagal, revenons en au sujet central.

Comme Satori l'a souligné et expliqué, la cohérence et le réalisme sont deux choses différentes. Le deuxième est un genre littéraire, le premier est plus ou moins l'un des seuls ingrédients nécessaire à toute forme de communication, allant de la simple parole en prose aux myriades de médiums utilisées à cet effet, en passant par la gestuelle je vous garantie que si vous allez dire pantoufle à quelqu'un dans la rue, que vous jetez un oeuf sur ses pompes et que vous lui dites qu'il a un très beau chameau, il va pas vous parler de réalisme en premier.

Or, le problème majeur de la série ne se trouve ni parmi les choix artistiques, les nécessités de l'adaptation, ou encore l'écriture tant sur le plan scénaristique que son but, qui sont au mieux stupide pour le premier et nihiliste pour le second, mais là encore les trucs débiles ou dépourvus de but/morale sont aussi une thématique qui peut être intéressante à explorer.

Le problème majeur est simple, la saison ne fonctionne tout simplement pas. Elle n'est ni bonne ni mauvaise, mais elle ne fonctionne pas en tant qu'information car elle est dépourvue de cohérence. Sans partir dans l'onanisme linguistique ça a toujours été mon préféré celui-ci niveau vocabulaire académique dégueulasse, le problème numéro un de la communication est en général l'absence on la confusion du référent anaphorique et/ou déictique. En clair et en décodé, si y'a pas de constance entre "ce dont on parle" et "ce qu'on montre", bah ça tient pas la route. Par exemple si je vous recale mon "celui-ci" tiré de ma super blague raffinée et tout et tout, mais que cette fois ci, sans aucune raison et aucun indice pour un lecteur externe qui montre que je parle en fait du six coups de Steven Seagal, ça va causer de la confusion. Genre, encore plus que quand je parle normalement.

Et l'on en vient donc à la série, pour apporter un peu de concret, qui a perdu toute capacité à communiquer quelque message que ce soit dans son ensemble. Aucune scène n'est mauvaise en soi, il n'y a pas vraiment de mauvais jeu d'acteur, pas de scènes incompréhensibles lorsque prises à part. En soi, un dragon qui casse du caillou, pourquoi pas, une Arya connue de tous, ça se tient. A condition d'omettre l'intégralité des scènes précédant et suivant celle-ci. Aucune des scènes ne fonctionnent lorsqu'elles sont assemblées entre elles, ou liées aux antécédents connus des personnages acteurs de ces scènes et non pas des acteurs des personnages de ces scènes, suivez un peu [3)]. Aucune constante établie ne dépasse les quelques minutes, qu'elle concerne la vie ou la mort de personnages, leur position dans l'espace ou le temps même si la téléportation de Ver-gris m'a vraiment fait marrer quand j'ai lu son regard qui disait à Jon Slug "T'as vu, non seulement j'ai buté les gardes que tu voulais m'interdire de tuer, mais en plus je suis là avant toi alors que t'es parti avec de l'avance et sans détour. Et même pas essoufflé., leur personnalité varie en fonction des besoins de la scène.

En bref, tout est simplement beaucoup trop décousu pour fonctionner. Un peu comme un ensemble de notes et d'idées de scènes griffonnées par ci par là. Un ensemble de points centraux du scénario destinés à être rattachés ensemble. En réfléchissant et en écrivant. Pas en balançant les scènes clefs les unes à la suite des autres sans faire le moindre effort pour les lier. Vous voyez où je veux en venir? [3)]. Parce que si y'a bien un truc qui est cohérent, c'est que les déplacements instantanés dans le temps, l'espace, la personnalité, la mémoire, le cumul de possibilités scénaristiques - à tout hasard, la survie ou non des dothrakis - sans en choisir une seule, ça ressemble fortement à quelqu'un qui a essayé d'adapter les notes de l'auteur au lieu d'en faire un script à proprement parler. C'est rapide à faire, pas fatiguant, et on peut rediriger le blâme sur l'auteur en faisant la sourde oreille et répéter inlassablement que c'est normal que le fond ne plaise pas à tout le monde, quand la majorité des critiques sont sur la forme.

Après tout, si l'on doit en retirer un message, c'est que l'important c'est d'avoir une réponse. Que celle-ci ait le moindre sens, c'est secondaire.

___

O_o

[ce message a été édité par Kalten le 05/06 à 08:16]

Jean-Jacques Sticule

25/06/19 (09:47)

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nombre messages : 15623

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J'arrive après la bataille mais j'ai fini la saison 8 dimanche, perso l'évolution de cette série ça m'a beaucoup fait penser a la trilogie Matrix avec une évolution de la qualité de l'écriture inversement proportionnelle a celle des effets spéciaux.

Bref c'était beau, c'était classe mais c'était quand même bien creux et on avait souvent l'impression d'être devant une démonstration cinématographique plutôt que devant une histoire vu le nombre de scènes incohérentes tournées pour faire de beaux plans.
Rien de surprenant cela dit c'était une grosse tendance depuis la saison 5 ou 6.

___

V5 : Malguewyn Evangelius, Oøok?!?, Masha Evangelia
V6a : Judas Brycault
V6b : Lune Attyck, Bô Kaa sSsa, Chevalier Barristan le blanc, Techno-Prêtre MP001, Jean-Jacques Blanc.
V6c : André Fujiet, Jean-Jacques Sticule, Charles III de Bordelot Evangelius, Oøok?!?, Spartakus Louverture

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