alamanda a écrit :> La sécurité et l'ordre doivent relever des défis qui n'existaient pas en 1975.
Je pense que
tu te trompes. Le terrorisme a en moyenne beaucoup chuté depuis les années 70
en Europe au point que les attentats de ces dernières années sont des exceptions. Il y avait régulièrement 300 morts par an par terrorisme, on est à moins de 200 tous les ans depuis 1990. C'est chaud d'y voir le moindre lien avec l'augmentation de la police : la plupart du temps c'est surtout que la motivation a disparu parce que les conflits qui génèrent du terrorisme se sont apaisés (diverses formes d'indépendantisme occidentales typiquement).
À l'inverse, au niveau mondial, le terrorisme fait de plus en plus de morts, en dépit d'une augmentation des forces policières.
> Paradoxalement, il y avait la peine de mort, mais politiquement on pouvait dire ce qu'on voulait...
Le déserteur a été censuré en 1952.
Brassens l'a été de nombreuses fois dont une fois en 1952. Hexagone de Renaud a été censurée en 1975. Plusieurs chansons d'Henri Salvador l'ont été
aussi entre 1950 et 1965
Je pense que tu te trompes sur la liberté d'expression, et je ne parle que des chansons.
> Non, je ne peux pas te laisser dire ça... Peut être que le politique en France a une fâcheuse
> tendance à utiliser la police comme moyen de répression contre les manifestations qui ne plaisent
> pas, mais il y a d'autres pays où les manifestations se passent en bonne intelligence avec
> la police.
Je parle de la police française, oui. C'est d'elle que parlent les auteurs/trices que j'ai cité.e.s. Cela dit, je crois pas que les choses soient très différentes en profondeur dans les autres pays auxquels tu penses.
> Mais c'est précisément ce qu'on fait pour les feux de forêt quand il y a des risques comme
> en été, que c'est très sec et que le mistral souffle à décorner les boeufs dans la plaine de
> la Crau.
Et c'est ce qu'on fait en permanence dans les quartiers où l'état a fabriqué la concentration des immigrés d'Afrique depuis les années 60, au nom du risque permanent. Contrairement aux feux dont tu parles, ça ne se base sur aucune mesure précise de danger, aucune estimation du gain attendu.
> Mais arrête... En France même la justice est subordonnée à l'exécutif !
Ben.... non, pourtant ? Le garde des sceaux ne peut pas nommer de juge ou participer à leur promotion. À l'inverse, les préfets sont directement nommés par le ministre de l'intérieur. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la CEDH refuse qu'on agrandisse le périmètre du pouvoir des procureurs : ils dépendent de l'exécutif.
> Si on joue sur le cordon des finances, sur les payes et les primes de performances, on a forcément
> quelque part un levier d'action.
Oui tu as tout à fait raison. Mais il y a levier et LEVIER, comme dit plus haut. La justice a une forme d'indépendance (salutaire : elle doit statuer sur les crimes commis par les politiques justement), limitée. La police n'en a aucune. La police n'est un contre-pouvoir que si on considère qu'elle défend ses intérêts propres, quand ils sont antagonistes à ceux du gouvernement. La justice est un contre-pouvoir à part entière.
> Personnellement, je n'irai pas mener une enquête sur le terrain contre un tueur en série sans
> être armée.
En admettant qu'il faille être armé pour enquêter dans ce genre de situations, tu penses qu'il y a besoin de combien de fonctionnaires portant une arme au quotidien en métropole ? Tu arrives à 200 000 ? Le travail des flics consiste principalement à se faire chier, à remplir de la paperasse, et éventuellement à faire du service sans aucun danger à la population. Le fait de porter une arme n'amène rien de bon.
> Et les propres policiers que j'ai réclamé en manifestant sont peut être ceux qui vont se retrouver
> un jour en face de moi. Tu as dit contradiction? En attendant il faut bien vivre dans une sécurité
> relative.
Encore faudrait-il prouver que les flics apportent au moins une once de sécurité. Perso, j'ai pas de preuve de ça, et le contexte colonial de la Guyane ne me fait pas penser que c'est propice à cette démonstration. Mais je te souhaite très fort que je me trompe.