Le Dux d'Adamastor a écrit : La réduction du financement de la police ça signifie pas couper sans rien faire derrière, car c'est vrai que ça risque pas de fonctionner ça (on le voit beaucoup avec l'éducation et la santé après tout, où on coupe beaucoup plus volontiers étonnement). Le réel sens du mouvement c'est récupérer les fonds investis à mauvais escient dans une institution inefficace pour les utiliser dans des programmes plus efficaces qui seraient capables de traiter les raisons des problèmes au lieu de se contenter de tabasser les symptômes. C'est un peu ce que démontrait le monsieur avec l'avatar de Grrr quand il parlait de la relative inefficacité des lois sur la circulation routière, qui tapaient un peu dans le tas au lieu de se concentrer sur les vrais problèmes.
Tut Tut Tut... mais merci, j'ai du chercher un peu loin pour savoir les merdes que j'avais dites.
Je n'ai rien démontré du tout, ou alors pas dans le sens où tu le présentes. C'est plus nuancé comme argumentaire (sans être une démonstration :) )
La relative inefficacité des lois sur la circulation routière, n'en est pas une. Ces lois ont été efficace pour faire diminuer une partie des comportements dangereux. Exemples: les discussions avec le beau père ou les souvenirs d'enfance de Papa/Maman qui se coltinaient 3 whiskys bien tassés au bar après le boulot et qui rentraient limite (ou totalement) beurés. Avec les lois sur la sécurité routière, ces comportements ont diminués. Idem avec la prévention dans les populations jeunes et la notion du Captain' de Soirée. Ca ne l'a pas éradiqué mais ça a permis de voir une diminution de l'accidentologie du week end.
Par contre ce que je soulignais, c'est qu'a la fin, malgré une inflation législative sur le sujet, tu atteints une asymptote de résultat sur le nombre de morts/an.
Et que pour un problème comme la mortalité routière, tu as un indicateur simple (qui peut être trafiqué, par exemple en disant que maintenant, un mec qui part dans le coma et qui meurt au bout de 3j n'est plus un mort sur la route...), et tu peux mesurer l'efficacité:
- des mesures déjà en place,
- des futures mesures.
Et le problème c'est que ce travail d'évaluation est toujours un vux pieu (malgré une promesse de 2017 du guide suprême), qui reste... un vu pieux. On dit que l'on va piloter une loi avec des KPI mais on ne le fait jamais.
Si on revient de cette analogie pour la transposer au sujet de la Police, en gros, avant l'an 2000, les indicateurs de performances de la Police était du ressenti de la population (sentiment d'insécurité en 2002) via des résultats sondage. Loin d'être satisfaisant, mais bon on faisait avec. Depuis 2002, on a mis en place en plus du thermomètre "sentiment d'insécurité" des indicateurs sur la comptabilisation d'infractions, et pour prouver que l'on faisait quelque chose une demande de résultat vs. budget alloué.
Le gros problème avec cette nouvelle approche c'est que:
1. L'indicateur "sentiment d'insécurité", est irrationnel et relativiste: en temps de paix, pour une personne lambda, quelqu'un qui zone dans ton hall d'immeuble, c'est franchement flippant, même s'il ne fait rien que taper la discute tous les soirs. En temps de guerre pour pousser à l'extrême tu auras plutôt tendance à flipper pour savoir ce que tu vas manger le soir, ou ne pas te prendre un missile sur la tronche. Par ailleurs si la personne à le phénotype de Jean-Mouloud ou celui de Jean-François, avec un peu de mauvaise fois tu trouveras le premier flippant et le second rassurant.
2. Les fluctuations de l'indicateur "sentiment d'insécurité" n'ont aucune corrélation avec les moyens matériels déployés sauf à buget quasi-infini dans une démocratie ou avec Police totale à la chinoise (1 caméra dans chaque hall, des places de prisons par millions pour un pays de 65M d'habitant) Donc plus de budget.
3. Les effets de bords induits par les nouveaux indicateurs d'infraction: ici les moyens déployés ont un effet. Mais à budget constant, le problème c'est que l'on tombera vite dans une politique du chiffre, sur les indicateurs faciles (quick win dans le jargon start-upper)... et que l'on ne résoudra pas les causes profondes liés à la criminalité.
3.bis : On gonflera artificiellement les chiffres pour montrer qu'il se passe quelque chose (multiplication depuis 30 ans des outrages rebellions). Sur ce dernier point, en dehors du fait que les études récurrentes pointent un racisme endémique, au final on multiplie les GAVs/procédure judiciaires pour dans la plupart des cas aucun flagrant délit (je met de côté le gars qui zone avec sa boulette, qui s'il se fait chopper dans le XVIe se fera récupérer au poste par Papa, s'il habite le 93 aura une bonne procédure au cul de façon générale).
Du coup, comme on ne mesure rien de concret via ces indicateurs, que l'on ne traite pas les racines du problèmes, mais on contraire qu'elles s'aggravent, à part dire qu'une bonne dictature comme en Chine résoudrait le problème de la criminalité (pour un peu troller hein), on augmente les budget de la police... sans retour sur investissement (à part électoraliste).
Arnold De Schwartzenprout a écrit : > Il n'en demeure pas moins que comme le disait George Michel, quelque chose cloche dans la police. Une réforme ambitieuse de celle-ci, commençant par la mise en place d'une IGPN citoyenne,
permettrait déjà d'empêcher les policiers de se croire protégés de leurs excès.
Une réforme ambitieuse serait surtout de commencer par changer de doctrine de maintient de l'ordre, de changement du code pénal pour que la parole d'un flic ne soit pas immédiatement prise pour argent comptant et une application du code pénal pour les délits commis par les FDO.
Un peu comme les changements qui se sont opérés sur la criminalité en col blanc de certains politiques (mais bon, faudra attendre les appels/contre-appels/QPC/Kems/Contre-kems et dix de der pour être sur que les peines soient confirmées et appliquées: rappel un Ancien Président a été condamné à 2 ans de surcis quand il risquait dix ans de prison et 150 000 euros d'amende).