Et à l'inverse, une décision exceptionnelle (mais qui devrait pourtant être normale) : 5 flics renvoyés devant une cour criminelle pour violence armée en réunion par dépositaires et faux.
Article de médiapart Extraits :
« Plus inquiétant, ces policiers ont pu compter sur le soutien du parquet de Bobigny, pourtant garant des intérêts de la société, qui a estimé que ces dissimulations doivent être considérées comme des « insuffisances ou approximations du procès-verbal » et doivent être analysées « plutôt comme un manque de rigueur engageant une responsabilité sur le plan administratif » et non comme « une volonté délibérée de dissimuler la réalité des faits ». »Le procès verbal "oublie" la plupart des coups portés à la tête et au corps, l'étranglement, parle d'un coup de taser au lieu de 3, invente l'existence d'une foule menaçante autour, etc.
Et l'avocat justifie :
Si le policier Kevin C. [...] n'a pas mentionné les multiples coups portés à la victime, c'est tout simplement « qu'il avait oublié l'existence de ces coups, étant encore sous le coup de l'adrénaline au moment de la rédaction du PV [procès-verbal] », a ainsi expliqué l'avocat. Ça signifie très précisément qu'on ne devrait jamais faire confiance à un PV : le mec explique tranquillement que c'est normal si ces PV sont mensongers. Alors certes c'est un argument de défense local, mais ça en dit long sur l'organisation de la justice. On peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre : soit ces PV ont une valeur supérieur et la preuve d'un mensonge doit avoir une sanction supérieure, soit ce n'est pas le cas et qu'on arrête de croire les flics (et les préfectures ?) sur parole quand ils disent n'importe quoi (comme le fait qu'un flic n'aurait pas menacé un automobiliste de se prendre une balle dans la tête, btw l'expertise dit aujourd'hui que cette menace a bien été prononcée).
Alors même que les faux procès-verbaux semblent devenir une pratique régulière au sein de la police, faute de preuve, la parole de la personne interpellée ne suffit pas à poursuivre les policiers mis en cause. Et lorsque la démonstration de la réalité est rendue possible, en particulier par des vidéos, les magistrats ont souvent tendance à minorer ce crime, en le transformant en délit.Pourquoi dire que la pratique est régulière ? Parce que dès qu'on a une vidéo sur une interpellation qui se passe mal, elle montre des faux de la part des flics.
J'anticipe le "dysfonctionnements dans les deux sens" : le mec roué de coups, tasé, étranglé, et qui a retrouvé de la merde sur son blouson après son passage au comissariat a vendu de la drogue. Il y a d'ailleurs 180 de sa vente qui ont disparu des saisies, des PV, et de son porte-feuille.