posté 19/04/22 (00:11)
Draziel a écrit :
Déjà, merci pour ta source, c'est agréable de lire des choses qui ne sont pas des approximations journalistiques complètement fumées (genre avec des facteurs 500 qui se cachent dans des comparaisons d'émission carbone).
> @Un curieux: Une prairie ne reste pas indéfiniment une prairie
Certes, mais le point que je soulevais est bien dans ta source, même si je l'avais formulé moins adroitement : « Il est essentiel de noter que puisque les sols atteignent leur équilibre en carbone après quelques décennies, toute séquestration qu'une bonne gestion de pâturage (ou toute autre pratique de gestion des sols) peut permettre sera limitée dans le temps. Le problème du méthane, cependant, continue tant que le bétail est sur le terrain. »
En fait, plus généralement, c'est assez satisfaisant de voir que les obstacles qui me sont venus en tête (alimentation externe, surface de cultivation, déplacement du point neutre en comparant "prairie paturée+élevage vs. culture céréalière" plutôt que "prairie paturée+élevage vs. prairie non-paturée", atténuation des effets de stockage dans le temps) sont également ceux qui mettent à mal les articles d'Arnold.
La conclusion va également dans le même sens que la mienne : « Même en se basant sur des estimations optimistes du potentiel de séquestration atteignable, on ne compenserait qu'au mieux 10 à 15 % des émissions de ce type d'élevage. Pire que cela, ce niveau de compensation ne pourrait être maintenu au mieux que quelques décennies, le taux de séquestration chutant naturellement au cours du temps. » et « Quelle que soit la façon dont on aborde le problème, et quel que soit le système en question, la hausse continue et attendue de production et de consommation de produits animaux est une raison de s'inquiéter. Avec leur croissance, il devient plus difficile jour après jour de surmonter nos défis climatiques et environnementaux. »
> La mauvaise nouvelle, c'est niveau biodiversité: on a tout un écosystème qui s'est créé autour
> de la prairie, et une conversion massive des prairies en d'autres biotope pourrait poser un
> sérieux problème à la diversité. Après c'est un choix à faire, la biodiversité va de toute
> façon "douiller grave" si les choses n'évoluent pas...
Oui, et s'il s'agit de transformer un espace de culture en prairie, la biodiversité locale sera de toute façon artificielle dès le début.
Iska Rozen
J'ai un rapport absolument passioné à la nourriture, et je trouve qu'il y a une joie à consommer de la nourriture dont on se dit qu'elle n'entraine aucune conséquence néfaste (le contraire me couperait un peu l'appétit aujourd'hui). Je suis désolé que ce topic ne s'y prête guère à force de tourner en rond et de devoir répondre à des accusations ineptes, mais j'aimerais bien en profiter pour partager en quelques lignes le plaisir que j'ai eu à découvrir tout plein de nourriture que paradoxalement les omnivores ne mangent jamais (des similicarnés, des pâtisseries, des mélanges de saveur etc.).
Je crois que c'est une conclusion moins déprimante que celle que tu proposes : la décision de moins manger de viande peut aussi être une décision individuelle mais massive, et il est aujourd'hui facile de participer à ce mouvement de transformation de nos régimes alimentaires. Ce mouvement a un effet boule de neige parce qu'il prend culturellement et influence ensuite les politiques publiques (j'en ai déjà donné des exemples dans le topic, les choses avancent en vrai).
En bonus, comme de toute façon la consommation de viande va diminuer massivement pour la majorité de la population, en amorçant maintenant, vous aurez des avantages au moment de la transition forcée : vous saurez préparer du Seitan à votre goût, faire des mousses à base d'aquafaba, cuisiner du tofu, apprécier des salades divines, etc.