Arnold Schwartzenprout a écrit :> Tu devrais arrêter avec les chiffres, je crois que tu t'emmêles un peu les pinceaux. Non pas vraiment. D'une part il y a l'énergie totale consommée (comptée ici en equivalent-tonne-pétrole), mais une partie est électrique. Il se trouve que l'agriculture est plus basée sur le fossile que la moyenne (et moins sur l'électricité). Ainsi, pas de contradiction : c'est 2.6% de l'énergie et 5% du pétrole, comme l'atteste le document que j'ai cité.
Je pense que je vais continuer avec les chiffres, et peut-être que tu devrais t'y mettre ? Il me semble avoir déjà dit que le quantitatif est important.
> Et toi tu oublies que si on ne mange plus de viande, il faudra plus de cultures végétales pour
> les hommes. Non, c'est comptabilisé, dans le sens où ce n'est pas conséquent. Quand je dis que la moitié de la culture céréalière part pour l'élevage, c'est pas exactement 50%. Cet ordre de grandeur ne change pas si tu conserves une partie de ces céréales pour nourrir les humains pour remplacer les calories de la viande. Ça ne devrait surprendre personne que la transformation de calories végétales en calories animale cause plein de pertes énergétiques. Mais ce n'était effectivement qu'une intuition, on a tout ce qu'il faut pour faire le calcul (je veux dire : toi aussi tu avais tout ce qu'il faut pour faire ce calcul, mais encore une fois, c'est moi qui vais m'y coller. Qui est surpris ?).
Conso de viande de buf : 1 540 000 tonnes par an, soit 3.8 10^12 kcal par an. Rendement du blé : 7.3 tonnes/hectare, soit 2.5 10^7 kcal par hectare.
Pour compenser les pertes de conso de viande, il faudrait donc environ 150000 hectares utilisées pour faire pousser du blé. Aujourd'hui la France compte 29 millions d'hectares agricoles.
Ainsi, la compensation de la viande par des céréales ferait économiser environ la moitié des surfaces agricoles et coûterait 0.5% en contrepartie pour faire des céréales pour nourrir les gens. Je maintiens donc que ça fait économiser en gros la moitié de la surface agricole. Je n'ai pas tenu compte de la surnutrition à la viande qui fait que nos régimes pourraient largement être moins riches en calories et que ce serait une bonne idée en terme de santé publique.
> Oui, ou devant des solutions comme ne plus gaspiller de l'énergie pour des plaisirs futiles,
> genre ton smartphone, genre fumer, genre aller au cinéma, etc, etc, etc. Au final, dans un
> monde optimisé, tu peux retirer tout ce qui pollue et n'est pas essentiel. Tu te répètes, et j'ai
déjà répondu pour chacun de ces points que, contrairement à la diminution de conso de viande, ils n'ont pas d'impact significatif sur les émissions de GES. Tu retrouveras dans les pages précédentes le détail des calculs, parce que c'est important le quantitatif.
> Bon, alors on supprime les vaches, mais rien sur le ferroutage, rien sur la circulation en
> ville, rien sur les transports collectifs, etc, etc. Comment ça, "rien" ? Et surtout pourquoi ce serait exclusif l'un de l'autre ? J'aurais sans doute sorti la même méthodologie si j'étais tombé en face d'un type qui m'avait expliqué que limiter l'avion ou favoriser le frêt ferroviaire ne servait à rien. Ici, je me concentre sur les bêtises que je lis, et elles concernent principalement la conso de viande.
> Bon allez, parce que je suis gentil voilà la réponse : (...) chez Félix Noblia
> et ses 120 vaches, les prairies stockent 180 tonnes de CO2. Les vaches, elles, n'en relâchent
> que l'équivalent de 60 tonnes dans l'atmosphère."Donc si la prairie asorbe du CO2, ben on peut aussi faire de la prairie sans vache dessus, et on économiserait 60 tonnes. La réponse est donc que tes 120 vaches coûtent au mieux 60 tonnes de CO2 par an. Si tu supposes que c'est de la race à viande, ça signifie que tu tires de chaque animal environ 150kg de viande. Tu arrives donc glorieusement à 6kg eCO2/kg de viande produite, et on n'a tenu compte ni du coût de transport, ni du coût pour les nourrir hors pâturage, ni du coût des bâtiments et véhicules liés à l'exploitation. Pour info, c'est quand même plus de deux fois plus que du blé, et cette méthode de pâturage ne passe pourtant pas du tout à l'échelle. Sans parler du fait que fatalement, la prairie ne conserve pas un rendement indéfiniment (le carbone ne disparait pas hors du monde pouf pouf) alors que les vaches émettent du GES en continu. Sans parler du fait que la prairie stocke moins bien le CO2 quand il y a des animaux dessus (parce que piétinement + consommation de l'herbe).