Onawa a écrit :Alors pour te répondre, il faut relativiser le coût sur ce site, qui comprend une livraison individuelle, en emballage isotherme et en transport frigo type Chronofresh.
Ces coûts tu ne les as pas ailleurs. Par exemple, dans les magasins de producteurs (autrement nommés points de vente collectifs) où je suis associé, où il n'y a pas d'intermédiaire, la viande de même qualité (montée en alpages des génisses pour pâturer, puis foin après la démontagnée) est autour de 23 euros/kg pour les morceaux nobles. C'est un super prix, à l'année pour une super qualité.
Après, pour faire raccord avec la volonté politique, j'ai énormément apprécié un interview de Fabien Roussel lors de cette campagne, précisément sur la consommation de viande, et notamment sur le fait qu'il est plus intéressant d'augmenter les salaires afin que les gens puissent s'acheter, en autres choses, de la viande de qualité (haute valeur ajoutée environnementale), peut-être moins souvent, que de maintenir des salaires bas pour s'acheter de la viande de merde et polluante.
> Du coup, cette viande là, c'est quelle proportion dans la consommation ?
Et bien justement, cette proportion dépend du cadre que fixeront nos élus. Aujourd'hui, il n'y a aucune contrainte autour du choix du mode de production. Au programme de Mélenchon il y avait l'interdiction des élevages intensifs. Je parlais tout à l'heure de la possibilité d'encadrer la nourriture des vaches (la piste de travail de la COP27).
Ce que je veux dire par là, c'est que cette proportion, elle dépend uniquement du cadre que l'on veut bien fixer ou non.
Quant au pouvoir d'achat, là aussi, ça dépend des décisions politiques. Mais dans mon esprit, le but n'est pas de sélectionner la consommation de viande par l'argent (
comme en Turquie où presque 62% des gens ne mangent pas de viande parce qu'ils ne peuvent pas se la payer), mais d'augmenter le pouvoir d'achat pour permettre la consommation de viande de qualité.
En terme de disponibilité en viande, si l'on s'orientait vers une obligation de production de viande de qualité, ce ne sont pas les particuliers qui en souffriraient, ce sont les industriels. Adieu les plats cuisinés ou aliments très transformés à base de viande de second, voire de troisième choix. Personnellement, cette idée me réjouit de voir disparaitre la nourriture de ces empoisonneurs.
Enfin, pour répondre à
Un Curieux, concernant l'utilisation des espaces, tu opposes comme argumentation une optimisation de cette utilisation en arguant de la culture de céréales prend moins de place que celle de la viande, mais en soit, ça n'a pas de sens. Si on pousse ton raisonnement, alors on n'aura même plus besoin de cultiver des céréales grâce à de la nourriture artificielle, des viandes de synthèse, ou autre, comme dans
cet article ou
celui là.
Et encore une fois, en France, il n'y a pas de problème de place ni pour l'agriculture, ni pour la forêt. Je ne comprends donc pas l'obsession à vouloir punir la production française à cause des excès des autres pays. La marge de progrès sur la qualité de la production est tout à fait réalisable, il suffit d'une volonté politique pour encadrer la nourriture, et pour donner du pouvoir d'achat afin de se passer des raviolis Buitoni ou hachis parmentier Carrefour pour les remplacer par un steak ou des lasagnes artisanales de magasin de producteurs.