Arnold Schwartzenprout a écrit :> "une stratégie très prometteuse consiste à convertir efficacement et de façon rentable ce CO2 en excès en molécules à plus haute valeur ajoutée". Et l'article qui est cité dit que le CO2 en excès doit être à 1atm en pression partielle, pour le rendement que j'ai calculé.
> Je dis circuit fermé car la réaction produit également du dihydrogène, "dihydrogène une précieuse source d'énergie".Bon déjà remarque initiale : tu sais qu'il n'y a pas d'atome d'hydrogène dans le CO2 ? La réaction produit de l'hydrogène par dismutation de l'eau (c'est pour ça que j'ai précisé "avoir une source d'eau" dans les conditions d'utilisation du truc.). Ça fait pas super "circuit fermé", si tu veux mon avis.
Ensuite, le principe de conservation de l'énergie affirme que tu ne peux pas gagner en transformant un truc en H2 puis en brulant le H2. Donc l'énergie investie est supérieure à celle que tu peux récupérer en cramant le H2 ensuite. Et en général, vus les taux de rendement de la chimie, c'est au moins un ordre de grandeur plus cher (c'est la raison pour laquelle je n'en ai pas tenu compte dans le calcul, mais n'hésite pas à aller regarder quelle quantité de H2 est générée pour 60 KJ investie, et combien on en récupère).
Maintenant, le coup du circuit fermé, tu as un peu raison, dans le sens où si tu établis combien de CO2 serait économisé (par exemple parce qu'on n'a pas besoin de produire d'oxalate ou de H2), alors on pourrait le faire rentrer dans l'équation.
Mais à l'inverse, il y a un coût qu'on n'a pas compté (même si je l'ai évoqué quand j'ai parlé d'avoir une source d'énergie décarbonée) c'est combien de eCO2 tu produits pour générer tes MW. En France, on est à 34g / kWh, d'après
ici.
Faisons le calcul, donc : combien de eCO2 générés pour produire les 60kJ nécessaires ?
0.56g. Pour retirer 1.144g de CO2. Bref : tous les calculs que j'ai fait ont un rendement deux fois moindre, et ce sans tenir compte de la mise sous pression du CO2 qui doit achever de rendre le truc inutilisable.
Je comprends que ces arguments quantitatifs te passent un peu au-dessus de la tête - j'espère qu'il y aura des âmes curieuses qui y trouveront un intérêt, mais la conclusion ne va pas du tout dans ton sens, comme n'importe quel.le scientifique te le dira : ces technologies sont des technos d'opportunités, et pas du tout une solution globale.
Et ce sera le cas pour toutes les technos de "recyclage de CO2" (rien que le nom est ridicule), pour une raison simple : le CO2 est un gaz extrèmement stable, il est coûteux de le transformer, le seul truc efficace qu'on sait faire est de ne pas le produire. C'est assez gavant de devoir le répéter chaque message, mais c'est ma colline, que veux-tu
![[:)]](http://img7.kraland.org/s/01.gif)
Et quand des trésors d'imagination sont utilisés pour essayer de faire dire à une publi scientifique qu'elle représente la solution à un problème endémique de surconsommation de produits générants des GES, on illustre parfaitement ce que je soulignais dès les premiers messages : le solutionnisme est un immobilisme.
Edit : et la conso de viande
n'est pas en circuit fermé. Mais genre pas du tout, ni du point de vue du cycle carbone (produire de la viande consomme du pétrole aujourd'hui), ni surtout du point de vue des GES (parce que ça produit du méthane). Là, c'est carrément pas malin de tenter de faire passer des vessies pour des lanternes sur ce sujet.