Draziel :Il est probable qu'on a en effet progressé sur les questions de conservation en un siècle et demi (typiquement isolation vis à vis de l'air), et qu'on ne pourra de toute façon pas écarter la question de l'emploi des déjections humaines, parmi les autres pistes pour limiter les dégâts (réorganisation en profondeur du système agropastoral, passage à une alimentation quasi-végétale, etc). Mais la question de la collecte, du stockage et du transport risque d'être quand même complexe : à la fois ça va demander des ressources humaines et matérielles considérables (par définition du même ordre de grandeur que celles posées par l'alimentation en eau puisque c'est un aller-retour), et ça n'est probablement pas sans impact sanitaire (les concentrations en déjections humaines sont un gros facteur épidémique - à mon avis pire encore que l'élevage intensif). Quand tu raisonnes à l'échelle d'une exploitation agricole, le ratio bénéfice/coût est évident, mais quand il s'agit d'évacuer quotidiennement les millions de litres d'urine produits dans l'agglomération parisienne vers les campagnes, c'est une autre affaire.
Bref je suis d'accord que c'est une piste à suivre, mais j'ai peur qu'on ne puisse au final exploiter qu'une partie très restreinte du potentiel que ça représente (si ça permet déjà de diminuer de quelques pourcentages la pression sur les sols c'est des millions de vie qu'on va sauver)
Arnold :Je te fais une réponse rapide pour les calories :

Pour le reste je garde en mémoire de faire jour un point à part sur la question de "quelles seraient les conséquences pour la France d'un effondrement global", parce qu'on s'écarte beaucoup, mais j'ai toujours le sentiment quand je discute avec des souverainistes qu'ils ne réalisent pas à quel point une catastrophe de très grande ampleur ne peut pas concerner que les "autres" pays, et plus généralement quand bien même on n'aurait aucune once de compassion pour l'autre côté de la Méditerranée ou de la Volga, les économies et les sociétés sont beaucoup plus intégrées qu'on ne l'imagine, et ce moins par choix politique que par définition même du capitalisme. Pour la faire courte, un scénario dans lequel un milliard d'individus sont en situation de mourir de faim, c'est un scénario de guerre civile et extérieure généralisée à l'intégralité de la planète.
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