Ganesh Blackheart a écrit :Les flics sont notoirement mécontents quand on relâche des gens par exemple parce que la justice se rend compte que toute l'enquête est salopée par des faux en écriture trop visibles de la part des flics. Les flics salopent les enquêtes d'une part parce qu'ils sont massivement racistes et que ça leur sert de défouloir (genre pouf tu fais de la provoc sur des personnes pas trop blanches, tu les insultes, elles te répondent, tu les interpelle, et quelle que soit la manière de réagir en face qui soit pas "se laisser tabasser sans rien faire", tu te prends un outrage et rebellion). C'est tellement un fait banal que les flics ont fait exactement ça dans l'affaire du studio d'enregistrement il y a un mois, sauf que pas de chance, c'était filmé.
Fassin souligne d'ailleurs qu'après une semaine d'intégration dans une équipe de la bac, les agents en avaient tellement plus rien à foutre qu'ils faisaient ça ouvertement et devant lui. Bref.
Il n'y a jamais de limite. Si tu demandes à un syndicat de police la juste sanction pour avoir tapé sur un flic, la réponse sera uniquement qu'il faudrait abattre le type et le torturer avant.
Puisqu'il a été question de répression de la drogue, je vais me permettre d'insister : il n'y a aucune incidence positive au fait que quoi que ce soit, en rapport avec la drogue, soit confié à des policiers. Déjà, la dépénalisation de certains produits a des conséquences tout à fait positive (et dans ce cas, on se passe des flics). Ensuite, puisqu'Arnold souligne que la consommation existe aussi dans les beaux quartiers, c'est le moment de le dire : les politiques répressives sur les stupéfiants sont systématiquement discriminatoires sur ce critère-là. Les jeunes blanc.he.s riches qui se font des rails de coke en soirée ne sont jamais inquiété.e.s par des flics, alors qu'on envoie au tribunal des jeunes qui vont payer leurs 3g de cannabis en jours amendes. Aux USA, le caractère raciste des lois de pénalisation des drogues est étudié à part entière (cf refs
ici ou
là, mais cela procède du même mouvement. Dans son enquête anthropologique, Fassin souligne qu'en face de personnes blanches qui fument des stupéfiants, les flics rigolent, donnent des conseils ("ne fumez pas trop, ne prenez pas le volant"), alors qu'en face de personnes non-blanches c'est interpellation immédiatement.
À côté de ça, le modèle répressif pour la drogue ne permet pas d'endiguer les réseaux, n'a pas d'impact notable sur la consommation moyenne dans la population, prive les personnes dépendantes d'un accès au soin ou de recours en cas d'escroqueries ou d'empoisonnement, et rend plus difficile leur retour à une vie normale. Le pays modèle sur ces questions aujourd'hui en terme de résultats, c'est le Portugal qui, en dépénalisant la consommation, et en confiant les personnes victimes de dépendance à des travailleurs/euses sociaux et des professionnel.le.s de santé, a divisé son nombre de consommateurs/trices par deux depuis 2001. C'est fou ce qu'on peut faire quand on réduit le périmètre d'action des flics, quand même.