Warrior 007 a écrit :Tu ne saisis vraiment pas la différence entre un commentaire sur une action en cours (le démantèlement acté de la police "municipale" de Minneapolis) et tout le militantisme décrit par Mme Ricordeau ? Bon, déjà, pour situer, le MPD n'a pas du tout la même importance sur place qu'une police municipale en France (c'est le MPD qui s'occupe d'absolument tout ce qui reviendrait aux policiers nationaux en France, à l'exception de ce qui revient à la police fédérale, soit presque rien). Mais quand bien même, l'article était vraiment clair, je ne sais pas comment tu réussis un contresens pareil.
Je vais t'aider :
- quand elle parle de a world without police, il s'agit de
cette organisation, qui ne fait pas de distinction d'échelle, et appelle au démantèlement de la police à tous les niveaux. Quand ils écrivent
« Historically, police forces were created to protect the property of businesses and the wealthy and enforce white supremacy. », comment penser qu'il s'agit uniquement de la police locale ? Absurde.
- quand elle parle de « ne pas appeler la police », il ne s'agit pas d'appeler la police municipale, parce que c'est déjà quelque chose que les gens ne font pas. Elle parle bien de ne pas composer le 17 (ou le 911). Elle cite d'ailleurs
mpd150 qui explique plus exactement que 911 continuerait d'exister, mais sans flic au bout du fil (et plutôt des travailleurs/euses sociaux/ales spécialisé.e.s dans le problème que tu rencontres).
- dans le paragraphe que tu cites où elle parle des échelons supérieurs qui vont remplacer la disparition du MPD, il est clair qu'elle le déplore : elle a expliqué plus haut que le démantèlement de la police est un processus sur le long terme
- le livre The End of Policing qu'elle cite ne fait pas non plus cette distinction d'échelle : « The best solution to bad policing may be an end to policing. » (conclusion de l'introduction du livre).
- le livre de Rigouste, qu'elle cite et que j'ai lu, ne fait pas non plus cette distinction : il critique la police comme une institution totale. Il analyse diverses échelles de police et parle bien entendu de la police municipale, mais la critique qu'il émet est très générale.
- la dernière réponse, si cela n'était pas clair avant, enfonce le clou, en cherchant non pas des exemples où la police locale serait absente (on en trouverait tant qu'on en voudrait), mais bien des exemples d'absence totale de police (républicains et anarchistes espagnols, mouvement zapatiste).
> on ne peut pas envisager de vivre dans une ville sans force de l'ordre, c'est impossible.
Ben si, c'est totalement possible. Ce serait vraiment chouette que tu sois moins catégorique, et ne fasses plus passer ton manque d'imagination pour des faits établis.
La police est une institution récente. La police telle que tu la connais est une institution du siècle dernier. La police est déjà absente de la vie d'une grosse quantité de personnes, de quartiers, de focus (principalement pour les blanc.he.s, ce n'est pas un hasard). Il n'y a pas exactement un consensus sur le fait que l'action de la police soit de maintenir l'ordre (je parle pas de ce qu'elle prétend ou souhaiterait faire, je parle de son effet concret). Et vu le magnifique contresens sur une interview assez claire, je doute vraiment que tu sois aujourd'hui équipé pour rentrer dans un débat profond. N'hésite pas à aller lire les ressources que je pointe (ou celles pointées par Mme Ricordeau) si tu veux te renseigner davantage, ce serait utile avant de poursuivre la conversation.