Violences policières > Réponse Politique & Société sujet
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posté 13/06/20 (13:37)Nain Satiable a écrit :
"Les policiers restent des êtres humains".
Sauf erreur de ma part, on ne les a pas encore accusé d'être des reptiliens, des hommes grenouilles ou des singes de l'espace. Je suppose que tu veux dire que sur un effectif de plus de 150 000 agents, l'erreur, même la pire, est statistiquement inévitable et ça m'étonnerait que les gens ici ne l'aient pas déjà compris.
Ce qui est regrettable c'est pas tant les abus constatés que le comportement de l'institution dans le traitement. Qu'un policier porte plainte pour violences après avoir battu sa victime, c'est sans doute "normal" quand on est en premier lieu capable de violence abusive. Le problème c'est quand ses collègues commencent à le couvrir, que l'IGPN est capable de :
- Confier l'enquête à la femme du policier accusé
- Classer un dossier sans suite sur simple lettre du policier accusé, sans même l'interroger
- Classer un dossier sans suite pour "auteur non identifié" ! Dans.La.Police. Chaque agent est identifié, chaque utilisation d'une arme doit faire l'objet d'un rapport, les munitions sont comptées, la caméra piéton doit obligatoirement être activée avant chaque utilisation du LBD.
- Passer entre six mois et deux ans sur les cas de violence policière (filmée ou non), mais un peu moins d'une semaine pour identifier une source interne qui a délivré des informations à la presse
Et que l'exécutif globalement se satisfait du fonctionnement tant que la presse ou les citoyens ne commencent pas à hurler (Ca aussi ça commence à bien faire, le devoir du politique ne s'arrête pas à exploiter l'inertie du public avant de se mettre au travail)
Parlant de biais cognitif, trouves-tu souhaitable que l'IGPN recrute ses membres parmi les effectifs de la police ? C'est pas comme si c'était la seule option, les pays voisins fleurissent d'exemples d'une inspection indépendante.
Pour conclure : Entre un exécutif qui n'a sûrement pas envie que l'image de sa police soit écornée pour des motifs politiques et une IGPN constituée du même corps que la police avec tous les conflits d'intérêt que ça représente, il est temps de changer leur façon de fonctionner, au moins sur le traitement des affaires (même si c'est pas avec le tandem Macron/Castaner que ça va arriver). Et je n'ai pas abordé les "méthodes" d'intervention, que ça soit dans les cités ou lors des manifestations, qui ne sont pas non plus une fatalité ou un "rempart contre le chaos".
Concernant le passage sur la présomption d'innocence, je ne suis pas sûr de comprendre où tu veux en venir exactement donc si tu veux étayer je suis tout ouïe.
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Cocytus Angelopoulos