Anime/Manga/Light Novels : C'est nippon, ni mauvais > Réponse Culture sujet
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posté 02/01/18 (15:32)A ses pires moments, Inuyashiki se complait à mettre en scène le pire de l'humanité accomplissant des actes abjects, manipulant ouvertement les spectateurs à soutenir le bon héros justicier qui punit les méchants avec une effroyable brutalité. (L'épisode avec le mafieux qui fait kidnapper une jolie vendeuse au hasard juste parce qu'il a besoin d'un nouveau sac de viande pour mettre sa bite est particulièrement spectaculaire en la matière.) C'est efficace, mais franchement déplaisant à regarder.
Heureusement, la série vaut mieux que ça globalement. Elle contient des pépites d'humour noir, une exploration assez intéressante des ressorts de l'héroïsme, et fourmille de petits détails bien observés sur les comportements de masse dans notre société moderne. C'est aussi extrêmement bien réalisé, avec une précision impressionnante dans l'usage de la bande son et d'animation 3D pour les effets spéciaux. (C'est justement cette qualité d'exécution qui rend plus difficile à supporter les moments les plus graphiques et les plus abjects.)
Oh, et il y a une vraie fin, ce qui est suffisamment rare de nos jours pour être signalé.
Ce qui n'est absolument pas le cas d'Overlord ; j'ai regardé toute la première saison et je ne suis toujours pas sûr d'où l'auteur veut en venir. Ce n'est pas aidé par une tendance à partir dans des diversions assez étonnantes à chaque nouvel arc. (Le concept est que le "héros" se retrouve pour de bon à la place du Seigneur des Ténèbres qu'il incarnait dans un MMORPG. Il est donc assez surprenant qu'après une première phase rapide de consolidation de sa position et de présentation de ses différents sous-fifres, il passe l'essentiel du reste de la première saison à s'inventer une autre identité de mercenaire d'élite pour parcourir le reste du monde incognito.) Le fait qu'il y ait là aussi une certaine complaisance dans le portrait de méchants horribles juste pour que le protagoniste apparaisse justifié à les tuer brutalement n'aide pas. (Encore que le surjeu hallucinant d'Aoi Yuuki en vient presque à justifier à lui seul toute la séquence avec Clementine.)
C'est une série qui me paraissait intéressante au début, mais m'a de moins en moins convaincu au fur et à mesure de sa progression. La deuxième saison aura un sacré boulot à faire pour conserver mon intérêt.