Tobin, voyant son idée reprise par les alter-mondialistes avait protesté contre leur utilisation de son idée. Son but était seulement de rendre plus efficace les marchés (s'inspirant d'une idée Keynésienne), il s'était publiquement défendu de ces mouvements disant que la récolte de ressources financières était un "détournement de sa pensée". D'ailleurs, les études de son idée reprennent bien sa vision à lui, créateur, il n'y a qu'à voir le titre sans équivoque de l'ouvrage de Stiglitz "Using tax policy to curb speculative short-term trading".
La raison même de la taxe Tobin est morte - son "idée de base" comme tu dis, puisqu'il a été prouvé que ça ne marche pas (enfin que sur les marchés pas encore parvenus à maturité pour être précis, ce qui ne nous intéresse pas). Là dessus, il y a consensus.
Aujourd'hui, ce qu'on appelle taxe Tobin, n'est pas une taxe Tobin, c'est juste une énième perception de taxes au nom de bons sentiments qui a l'avantage politique de ne pas être trop impopulaire car elle est indirecte et bénéficie du marketing Robin des bois - on taxe les vilains riches - de la taxe originelle.
Voilà .
Je pense qu'on a fini de couper les cheveux en 4.
Edit : Ah, et je pensais pas réussir à le retrouver dans tous mes bouquins mais pour une fois, j'ai de la chance je suis retombé sur un passage éloquent à ce propos, sur le "franco-français" :
"Nous sommes au sommet du G20 à Las cabos, au Mexique, en juin 2012. La réunion préparatoire des Sherpas a déjà commencé depuis 3 jours, quand l'émissaire français finit enfin par arriver. Un certain Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint de l'Elysée, chargé des questions économiques. En 3 jours sur place, la délégation française n'a pas réussit à placer dans l'agenda la taxe sur les transactions financières, une promesse de campagne de François Hollande. Sur 20 pays, 19 n'en veulent pas. Mis au courant E; Macron s'agace : " Le Président veut absolument que ça figure dans le communiqué final. Quand je prendrai la parole, je ne parlerai que de ça". E.Macron prend la parole. Les représentants du G20 écoutent l'intervention du jeune emissaire français. A la fin, la présidente mexicaine de cette réunion préparatoire reprend la parole. Et lance une réponse sans appel :" Emmanuel, nous sommes contents que tu aies fini parn ous rejoindre. La taxe sur les transactions financières, ici, personne n'en veut."
tiré de Dans l'enfer de bercy L'Hour / Says