Je viens de finir
Glu d'Irvine Welsh (auteur de
Trainspotting). J'adore. La structure narrative et la façon d'écrire de Welsh est assez sidérante. Il utilise une polyphonie directe à la première personne, parfois mixée avec des morceaux de narration à la troisième personne, et couvre une bande de jeunes Ecossais de leur naissance (années 70) aux années 2000.
Contrairement à un travail polyphonique comme celui de Bret Easton Ellis (dans
Les Lois de l'Attraction), Welsh écrit avec une telle maîtrise qu'il n'a pas besoin de signaler
qui parle. BEE, par exemple, fait débuter chaque chapitre par le nom du narrateur. Welsh, non.
Quel salopard.
J'ai terminé
Utoya d'Obertone, aussi.
Plutôt bien écrit. "Proprement", dirons-nous : de l'écriture efficace de journaleux, mixé avec quelques réflexions et effets de style d'un émigrant de la "fachosphère" (dont maîtrisant bien le style de la Haine).
Assez effrayant parfois. Drôle, certains moments.
Le plus troublant est de ne plus savoir si c'est Obertone ou Breivik qui écrit. En tout cas je retrouve ses théories "libéral-racialistes", pour résumer, néo-nietzschéennes et essentialistes. Loin d'être un fasco. Loin d'être un nazi. Loin d'être un simple nationaliste aussi. Avec
La France Orange Mécanique, il avançait des pions ultra-brutaux en termes théoriques et politiques. Des gains en termes de voix pour Marine Le Pen, en gros. Avec
Utoya, c'est
vraiment flippant, mais c'est une glorification du passage à l'acte.
Jacques al-TriangliDe Debord, tu devrais peut-être commencer par ses textes de l'
Internationale Lettriste, non ?
Personnellement, je trouve ça cent fois plus intéressant et fun que la
Société du Spectacle. Peut-être en raison des thématiques abordées, d'ailleurs. Potlatch est l'une des pierres à l'origine de la psychogéographie.